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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/387

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du Chev. Grandisson.

autres, & plus modestement de lui-même…

Lorsque j’allois examiner, d’un air pensif, si j’étois bien exempte de la vanité que je reprochois aux autres, j’ai reçu la visite de Mylady L…, qui ne doit pas servir à me donner une mauvaise opinion de moi-même. Elle est montée droit à mon cabinet. Madame Reves s’étant hâtée de la suivre : je viens vous demander à dîner, nous a-t-elle dit, Sir Hargrave Pollexfen & quelques-uns de ses pareils dînent aujourd’hui chez mon Frere. Je me suis échappée, avec le consentement de Mylord, & j’ai laissé à Charlotte le soin de faire les honneurs. Je ne puis supporter le Misérable qui a formé une lâche entreprise contre vous, & qui en vouloit à la vie de mon Frere.

Nous nous sommes entretenues long-tems sur le Duel, qui n’a point eu de plus fâcheuses suites. À la vue de mes papiers, qui étoient encore devant moi, elle a voulu voir ce que je venois d’écrire. C’étoit une faveur, m’a-t-elle dit, que j’accordois quelquefois à sa Sœur. Je lui ai lu la premiere partie de ma Lettre. La confiance de Sir Hargrave l’a mise hors d’elle-même. Elle s’étonne qu’il ose prononcer le terme d’espérance. Elle a loué toutes mes réponses. Cependant elle a dit à M. Reves qu’il auroit dû lui refuser l’entrée de sa maison, sur-tout lorsque j’avois tant de répugnance à le voir. Je vous