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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/394

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Histoire

engagé ? L’équivoque, & tout ce qui blesse la vérité, n’est pas digne, ma chere Fille, de votre caractere ni du mien.

Mylady L… a fait entendre, dites-vous, à la Comtesse, que Sir Charles ne met point d’obstacles aux vues de son Fils. Je ne vois donc aucune sorte d’espérance pour vous de ce côté-là. On juge, sans doute, que votre fortune n’est point assez considérable. Sir Charles est libéral. Son cœur n’étant point déterminé par l’amour, ne doutez pas que sa prudence ne lui fasse considérer la fortune. C’est du moins ce que nous devons supposer de notre côté ; & nous serions obligés de commencer par des calculs, s’il étoit question de traiter avec lui.

Votre Grand-maman veut vous écrire de sa propre main ; je m’en rapporte entierement à elle. Nous connoissons tous sa prudence, & la tendresse dont elle est remplie pour vous. Votre Oncle promet de ne plus prendre le ton badin qui vous chagrine. Nous sommes toujours résolus de ne pas gêner vos inclinations ; & cette raison nous fait craindre de vous donner notre conseil sur les nouvelles offres. Mais votre grand-maman est ravie que je n’aie pas fait, comme vous l’auriez souhaité, un refus décisif à la Comtesse.

Votre Oncle a pris des informations sur l’état des affaires de Sir Charles. Tout ce qu’il a découvert, répond si parfaitement à nos idées, que je l’ai prié d’abandonner