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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/395

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du Chev. Grandisson.

cette recherche, à moins qu’il n’y eût un peu plus d’apparence que vous y fussiez intéressée. Mais vous, ma chere, continuez de nous apprendre tout ce qui peut augmenter notre estime & notre vénération pour cet excellent homme. La supériorité d’ame qui lui a fait refuser un duel, & cette glorieuse conduite, qui n’a pu laisser aucun doute de son courage, sont des exemples de sagesse & d’honneur qui l’élèvent au-dessus de la portée humaine. Nous sommes tous pénétrés pour lui d’un mélange d’admiration & de respect ; & nous le félicitons, lui & ses Sœurs, de l’heureuse conclusion d’une affaire à laquelle personne n’a dû prendre tant d’intérêt que nous.

Vous ne tarderez point à me faire savoir ce que vous pensez réellement des nouvelles propositions. Ne vous déterminez point légérement. Ne précipitez rien. Je crains de vous avoir trop peu ménagée dans ma derniere Lettre. Votre Oncle prétend qu’il ne reconnoît pas toujours votre franchise ordinaire, dans l’aveu d’une passion dont l’objet nous paroît digne de vous, & je le vois quelquefois triompher de l’idée où il est, qu’il découvre enfin dans sa chere Niéce quelque petit degré d’affectation. Nous remarquons tous fort bien, dans plusieurs endroits de vos Lettres, ce combat dont j’ai parlé, entre la modestie & l’ouverture de cœur ; & nous attribuons une partie de votre réserve à la crainte que vous avez de