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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/405

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du Chev. Grandisson.

est peut-être attaché : comparé à nous, c’est le Public en comparaison d’un Particulier.

Ne croyez pas néanmoins, mon cher amour, que j’aie vécu trop long-tems pour être sensible à ce qui vous touche. Je suis capable encore de partager vos peines & vos plaisirs. Vos dernieres fatigues, délicate & tendre comme vous êtes, m’ont coûté des douleurs bien vives, & mes yeux ne cessent pas de rendre témoignage à la sensibilité de mon cœur, lorsque je me fais relire quelquefois ces cruelles scenes, ou que je les rappelle à ma mémoire. Mais mon intention est de vous fortifier contre des impressions trop vives, lorsqu’il sera connu, cet événement qui est aujourd’hui caché dans le sein de la Providence, dût-il être contraire à nos desirs, comme les apparences semblent l’annoncer.

Vous avez sur les bras deux Lettres qui demandent une réponse. Mais comme le tems est court jusqu’à Samedi, si vous écrivez à votre Tante, ce sera nous écrire à toutes deux. Que le Ciel préserve, dis-je, & comble de bénédictions ma chere Orpheline ! C’est la priere continuelle de son affectionnée Grand-Mere,

Henriette Sherley.