Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa Mere, avec d’amples espérances du côté d’un vieil Oncle du pays de Galles, qui se nomme le Chevalier Roland Meredith, & qui se trouve chargé d’une Commission de la Province à la Cour.

Il paroît que sir Roland a fait une loi à son Neveu, sous peine de sa disgrace, de ne pas se marier sans son approbation, qu’il ne donnera jamais, dit-il, si la Demoiselle n’est de très-bonne famille, & ne joint une excellente éducation à une fortune raisonnable. Il veut une réputation sans tache, la théorie des devoirs domestiques, & le tour d’esprit qui fait que dans l’occasion une femme n’a pas honte de la pratiquer. Cependant comme son Neveu doit être riche, il déclare que la fortune est le moindre des avantages qu’il désire dans sa Niece ; qu’il lui souhaiteroit seulement huit ou dix mille livres sterling, afin qu’il ne paroisse pas que ce soit purement un mariage d’amour, comme si son Neveu avoit moins consulté son jugement que ses yeux. Lorsqu’une fille, dit-il, a cette dot, c’est une preuve que les Parens dont elle sort sont honnêtement établis, & qu’elle n’aura pas trop d’obligation à l’homme qu’elle épouse. Vous voyez que ce n’est pas la prudence qui manque au vieux Vhevalier. Mais j’oubliois une des principales conditions. Sa future Niece doit être une belle femme. On dit qu’il se fait honneur d’aimer les beaux chevaux & les beaux chiens, & qu’il fait des comparaisons