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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/69

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souvent à ceux qui se croient un jugement supérieur, celle de se connoître lui-même, car il est humble, modeste, & toujours prêt à reconnoître de la supériorité dans les autres. M. Simple possède une très-grosse terre, qui est une bonne compensation pour ses défauts. On ajoute qu’il sait fort bien la ménager, & que personne n’entend mieux ses intérêts. Ce talent le met en état d’obliger ceux qui prennent droit des avantages qu’ils s’attribuent sur lui, pour le tourner en ridicule dans son absence ; & l’on assure qu’il ne se fait pas presser pour rendre service : mais c’est toujours avec tant d’attention pour ses suretés, que sur cet article il n’a jamais donné sujet de rire à ses dépens.

On croit que les Amis de la belle Ancillon n’auroient pas d’éloignement pour la marier avec lui. Et moi, si j’étois sa Sœur, je lui souhaiterois assez de prudence pour se donner à la sage Clemer ; qui trouveroit dans son bon esprit le motif & le pouvoir de dédommager un Mari de ce qu’elle ne lui apporteroit pas du côté de la fortune. Pour Miss Barnevelt, il semble que personne ne pense à lui chercher un Mari. Ceux qui badinent sur son compte, la traitent moins de fille, que de jeune drole, qui pensera peut-être quelque jour à se pourvoir d’une Femme. Une des raisons qu’elle donne elle-même pour se consoler d’être Femme, c’est qu’elle ne peut être mariée