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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/90

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Histoire

À des propositions si sérieuses, il n’étoit pas permis de répondre avec l’air badin dont on ne peut gueres se defendre dans la premiere visite qu’on reçoit du Chevalier Meredith. J’étois fâchée de me trouver presqu’aussi embarrassée, aussi muette, aussi sotte que si j’avois pensé à marquer du goût pour les vues de M. Fouler. M. & Madame Reves sembloient prendre plaisir à me voir dans cette situation. Le Chevalier m’a paru prêt à nous entonner une Chanson Galloise & à danser de joie. Dans ce transport, il m’a demandé s’il appelleroit son Neveu, pour confirmer tout ce qu’il m’avoit dit, & pour répandre son ame entière à mes pieds ? Il n’est qu’un peu timide, m’a-t-il dit. Il me garantissoit que la moindre faveur de ma bouche en feroit un homme. Permettez, a-t-il ajouté avec le même feu, permettez que je l’appelle. Je vais le chercher moi-même ; & le bon Vieillard alloit partir.

Je me suis hâtée de répondre. Un mot, s’il vous plaît, M. le Chevalier, avant que M. Fouler nous fasse l’honneur de rentrer. Vous vous êtes expliqué avec toute l’honnêteté possible, & je vous suis aussi obligée qu’à M. Fouler, de l’idée que vous avez de moi. Mais ce que vous me proposez, est impossible.

Comment ? Impossible ! Non, non, Mademoiselle, rien ne l’est moins assurément. Vous aurez la bonté de nous accorder du tems pour quelques visites, qui vous met-