Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
Histoire

fois tous les jours, il se réduiroit à cent livres sterling de rente, & m’abandonneroit tout ce qu’il possédoit au monde. Ses yeux étoient mouillés de larmes, son visage enflammé, & l’honnêteté brilloit sur son visage. Généreux homme ! n’ai je pu m’empêcher de répondre. J’étois vivement touchée. Je suis passée dans une autre chambre ; mais étant revenue aussi-tôt, j’ai trouvé Sir Roland, son mouchoir à la main, qui sollicitoit M. & Madame Reves, avec les plus fortes instances. Il avoit fait aussi tant d’impression sur eux, qu’ils n’ont pu refuser de me dire quelques mots en sa faveur.

Le Chevalier a proposé alors de faire paroître son Neveu, afin qu’il pût parler pour lui-même. Il vouloit absolument l’appeller. Non, Monsieur, lui ai-je dit, vous êtes un excellent Avocat. Assurez M. Fouler que j’ai deux raisons de l’estimer, son propre mérite & celui de son Oncle. Mais je vous le demande encore, épargnez-moi la peine de désobliger un homme que j’estime. J’ai toute la reconnoissance possible pour l’opinion qu’il a de moi, je lui en devrai plus encore, s’il accepte mes remercimens, comme le seul retour que je suis capable de lui offrir.

Chere Miss Byron, m’a dit M. Reves, vous pourriez prendre du moins quelques jours pour y penser. Que faites-vous ? lui ai-je répondu. Vous augmentez les difficultés. C’est de votre bonté que je me plains ; mais