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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/93

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du Chev. Grandisson.

voyez-vous pas que Sir Roland me prend déja pour une cruelle ? Cependant mon caractere est bien éloigné de la cruauté. Je fais mon bonheur de celui d’autrui. Je voudrois égaler Sir Roland en générosité. Qu’il me demande quelque chose qui ne soit pas moi-même, & je m’efforcerai de l’obliger.

Mes réponses mêmes ne faisant qu’animer son obstination, il a protesté qu’il ne perdroit pas l’espérance, tandis qu’il ne me verroit pas d’autre engagement. Qu’on me fasse connoître une femme du même ordre, a-t-il ajouté, & je renoncerai à Miss Byron. Elle prendra du tems pour y penser. De grace, Mademoiselle… Mais je vais appeler mon Neveu ; & dans ce transport il est sorti fort à la hâte, comme s’il eût apréhendé que je ne le retinsse encore. M. & Madame Reves ont commencé leurs représentations ; mais avant que j’aye pu leur répondre, le Chevalier est rentré avec son Neveu.

M. Fouler m’a saluée de l’air le plus respectueux. Il paroissoit plus abattu que lorsqu’il étoit venu me donner la main à mon arrivée. Son Oncle l’avoit instruit de ce qui s’étoit passé. On étoit prêt à s’asseoir, lorsque le Chevalier a prié M. Reves de lui accorder un moment d’entretien ; mais il ne l’a pas pris par le bouton, comme dans sa premiere visite. Ils sont sortis ensemble. Madame Reves a jugé à propos de sortir aussi, par une autre porte, & je me suis trouvée seule avec M. Fouler.