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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/121

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du Chev. Grandisson.

Le Général, raconte-t-il dans l’extrait de ses Lettres, me reçut avec plus de politesse que d’affection. Après les premieres civilités, vous êtes, me dit-il, le plus heureux des hommes ; c’est en bravant les dangers que vous avez trouvé l’art de vous en garantir. Je vous confesse que j’ai eu beaucoup de violence à me faire, pour ne pas vous rendre une visite sérieuse à Boulogne. J’y étois résolu, avant que vous m’eussiez fait espérer ici la vôtre.

J’aurois été très-fâché, lui répondis-je, de voir le Frere de Clémentine pour quelque raison qui ne me l’eût pas fait regarder comme son Frere. Mais, avant que j’ajoute un mot, permettez que je m’informe de sa santé. Comment se porte la plus excellente personne de son sexe ?

Vous l’ignorez donc ?

Je l’ignore, Monsieur, mais ce n’est pas faute de soins. J’ai dépêché trois Exprès, dont je n’ai reçu aucune satisfaction.

Vous n’apprendrez rien de moi qui puisse vous en causer beaucoup.

Quel surcroît d’affliction ! Comment se portent du moins le Marquis & la Marquise ?

Ne le demandez point. Ils sont extrêmement malheureux.

J’ai su que mon cher Ami, le Seigneur Jeronimo, avoit essuyé…

Une terrible opération ? interrompit-il. On ne vous a pas trompé. Qu’il est à plaindre ! Il n’a pu vous en informer lui-même.