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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/120

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Histoire

Famille ; qu’à mon départ j’ai fait, pour son bonheur, tous les vœux de la plus tendre amitié. Je ne fais pas cette priere au Seigneur Jeronimo, parce que l’affection que je lui connois pour moi, l’engageroit dans un détail qui pourroit augmenter toutes nos peines.

N. M. Grandisson laissa tous les spectateurs dans l’admiration de son mérite. Il sortit accablé de la plus vive douleur. Ce ne fut pas sans avoir répandu ses libéralités sur une troupe de Domestiques, qui regrettoient amérement de ne le pas voir au nombre de leurs Maîtres.

Le même jour, & le lendemain avant son départ, il apprit par les Lettres de Jeronimo, & par les dernieres visites de Camille, que la paix ne regnoit point à l’hôtel Della Porretta, & que la malheureuse Clémentine, informée de sa résolution, étoit retombée dans ses plus tristes égaremens. Mais, ayant perdu toute espérance de la voir, il se mit en chemin pour Florence, où il ne s’arrêta que pour donner ordre à son Banquier de faire préparer tous les comptes de la succession de M. Jervins. Il avoit à Sienne, à Ancone, & particulierement à Rome, de chers Amis qu’il vouloit embrasser avant que de retourner dans sa Patrie ; mais en ayant aussi à Naples, c’étoit un motif de plus pour commencer par l’engagement qu’il avoit pris avec le Général. Il arriva dans cette Ville, vers le tems qu’il s’étoit proposé.