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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/13

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du Chev. Grandisson.

unes, pour soutenir le caractere de l’ouvrage ; & peut-être placera-t-on les autres à la fin du dernier Tome, en forme de supplément.)

N. Conférence de Sir Charles avec Clémentine, à l’occasion de ses premiers accès de mélancolie. On doit remarquer que Sir Charles ne se défioit point encore qu’il en pût être le sujet, quoiqu’elle eût rejetté l’ouverture qu’il avoit été chargé de lui faire en faveur d’un autre. C’est un extrait de ses Lettres, qu’on va donner. Ainsi c’est lui-même qui fait ce récit au Docteur.

Le Marquis, la Marquise & le Chevalier Grandisson se promenoient dans une allée du jardin. Clémentine, à qui sa tristesse faisoit chercher la solitude, étoit assez loin d’eux dans une autre allée, avec Camille, sa femme de chambre, qui marchoit derriere, & qui s’efforçoit de l’amuser par son entretien. Quoiqu’elle l’aimât, elle ne lui répondoit point ; elle se plaignoit d’être importunée par ses discours.

Chere Fille ! me dit le Marquis, les larmes aux yeux. Voyez-la marcher, tantôt d’un pas lent, tantôt plus vîte, comme pour se défaire de la compagnie de Camille. Elle commence à se dégoûter d’elle, parce qu’elle en est aimée. Mais qui paroît-elle voir avec plaisir ? Hélas ! me serois-je imaginé qu’une fille, qui faisoit les délices de mon cœur, en pût jamais faire le tourment ? Cependant, elle n’en est pas moins aimable à mes yeux. Mais savez-vous, mon cher