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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/171

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du Chev. Grandisson.

tournant vers elle, Miss Jervins vous prie de recevoir, comme de M. Ohara, une même somme pour vos menus plaisirs, qui vous sera payée aussi par quartier, à vous ou à lui, mais dont vous aurez seule la disposition, Madame, & sans aucune dépendance de vous, Monsieur Ohara.

Juste Ciel ! Monsieur, s’écria le Major, que je suis confus de ce qui s’est passé ici la derniere fois ! Il est impossible de résister à tant de bonté. Il se leva pour s’avancer vers la fenêtre. Le Capitaine répéta, juste Ciel ! avec d’autres exclamations que je ne puis me rappeller, car j’étois à pleurer comme un Enfant. Quoi, Monsieur ? dit ma Mere, cent livres sterling par an ? n’est-ce pas ce que vous entendez ? Oui, Madame. Et cent livres payées avec cette noblesse, comme si ce n’étoit pas à ma Fille, mais à mon Mari, que j’en eusse l’obligation ! Bonté du Ciel ! Que vous m’embarrassez, Monsieur ! Quelle honte, quels remords vous faites naître dans mon cœur ! Et les larmes de ma Mere couloient aussi vîte que les miennes.

Ô Mademoiselle ! m’a dit ici cette chere Fille, en s’interrompant elle-même pour m’embrasser, que votre tendre cœur paroît ému ! Qu’auroit-ce été, si vous aviez été présente !

Le Docteur Barlet, a-t-elle repris, vint nous joindre à l’heure du thé. Mon Tuteur ne voulut point que les Domestiques, qui se