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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/170

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Histoire

de la voir pleurer. Elle ne me répondit qu’en passant ses bras sous les miens, en me baisant au front, & aux deux joues. Hélas ! pensai-je en moi-même, je commence à trouver de la tendresse dans ma Mere.

Mon Tuteur vint à nous ; & lui prenant fort civilement la main, il la conduisit près du feu. Il me fit placer entre elle & la table à Thé, tandis qu’il pria le Major & le Capitaine de s’asseoir près de lui. Il me dit alors : Émilie, ma chere, vous aurez la bonté de nous faire le Thé. Ma Sœur, en se retournant vers ma Mere, n’est point au logis, Madame, & Miss Jervins va tenir sa place. Oui, Monsieur, de tout mon cœur, lui répondis-je : & j’étois aussi légere qu’un oiseau.

Mais, avant que les Domestiques parussent ; permettez, Madame, dit-il à ma Mere, que je vous explique ce que Miss Jervins m’a proposé. Ils prêterent tous trois un profond silence. Elle souhaite, Monsieur, en s’adressant au Major, que vous acceptiez d’elle, pour votre usage mutuel, une augmentation annuelle de cent livres sterling, qui vous seront payées par quartier pendant la vie de Madame Ohara, dans la confiance que vous contribuerez de tout votre pouvoir à son bonheur.

Ma Mere fit une profonde inclination. Son visage se colora de reconnoissance. Je remarquai qu’elle paroissoit satisfaite.

Et vous, Madame, continua-t-il, en se