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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/177

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du Chev. Grandisson.

Oui, mon Amour, ai-je répondu à cette charmante Créature ; étudiez votre Tuteur pendant que vous en avez l’occasion. Mais il se dispose à nous quitter. Il part dans peu de jours.

C’est ce que je crains, a-t-elle repris d’un air plus pensif. J’aime, & je plains la pauvre Clémentine, dont le cœur a tout à souffrir ; je ne m’occupe que de sa situation, depuis que vous m’avez permis de lire les extraits du Docteur. Mais j’espere que mon Tuteur ne sera qu’à vous. Nuit & jour je demande au Ciel de vous voir, Mylady Grandisson. Mes prieres ne cesseront point jusqu’à cet heureux jour : mais pardonnez, si je les finis toujours en demandant aussi que vous consentiez tous deux à laisser vivre avec vous la pauvre Émilie.

Aimable fille ! La pauvre Émilie, dit-elle ! Je l’ai embrassée, & le cœur plein toutes deux, nous avons mêlé nos larmes l’une pour l’autre… ou peut-être, chacune pour soi-même.

Elle m’a quittée avec précipitation. J’ai repris ma plume ; je vous ai tout tracé sur le champ, & presqu’aussi vîte que la pensée. M. & Madame Reves me pressent. Ils me mènent dîner à St. James-Square.