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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/180

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Histoire

quelqu’un, je m’en crois récompensé. S’il l’est à plusieurs, je suis heureux ; & quel que soit l’évènement, je serai plus satisfait que je ne le pourrois être, si je fermois l’oreille à la priere de l’Évêque, ne vînt-elle que de lui.

Mylady a voulu savoir quel jour Sir Charles avoit choisi pour nous quitter. Il n’est réglé que depuis un instant, a-t-il répondu. M. Lowther m’a promis d’être prêt pour le commencement de la semaine prochaine, & je compte être à Douvres de Samedi en huit.

Nous nous sommes regardés les uns les autres : Miss Grandisson m’a dit ensuite que j’avois changé plusieurs fois de couleur, & qu’elle avoit eu de l’inquiétude pour moi. Il est vrai que j’ai senti quelque émotion. Peut-être ferai-je bien de ne pas recevoir ses adieux au moment de son départ. Ah, Lucie ! c’est dans neuf jours. Cependant, moins de neuf jours après, je serai dans les bras des plus tendres Parens qu’il y ait dans la nature.

Sir Charles, tirant sa Sœur à l’écart, lui a demandé un moment d’entretien. Ils ont passé une demi-heure ensemble, & nous rejoignant : ma joie est extrême, nous a-t-il dit, que Charlotte consente à recevoir la main de Mylord G… Elle a de l’honneur ; son cœur suivra la sienne. Mais j’ai une demande à lui faire devant nos Amis communs : le Comte de G… & toute sa Famille