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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/187

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du Chev. Grandisson.

rée entre ses bras, en lui disant qu’il reconnoissoit sa charmante Sœur. Il lui a demandé la permission de la présenter solennellement au Comte & à Mylady G… Je l’ai accompagnée. Cette cérémonie s’est faite avec beaucoup de noblesse. Aussitôt, le Comte est sorti pour amener son Fils, qu’il a présenté d’abord à Sir Charles. Miss Grandisson m’a dit à l’oreille, en le voyant approcher : je suis perdue, chere Henriette ; nous touchons à la plus fâcheuse Scene de la Comédie. Mylord G… a mis un genou à terre, pour lui baiser la main : mais le transport de sa joye lui ôtoit le pouvoir de parler, car il venoit d’apprendre que l’heureux jour est Mercredi.

Il est donc impossible, chere Lucie, que Sir Charles n’emporte point tout ce qu’il prend à cœur ! Lorsqu’étant retourné en Italie, il paroîtra dans la maison Della Porretta, qui sera capable de lui résister ? La considération, qu’il s’y est attirée par son mérite, ne sera-t’elle pas augmentée du double ? L’homme, dont ils ont souhaité l’absence, est invité aujourd’hui à reparoître chez eux. Toutes les ressources sont épuisées pour la guérison de Clémentine. Il jouit à présent d’une grosse fortune. La renommée de ses vertus a passé dans les Pays éloignés. Ô ma chere ! quels obstacles pourront tenir devant lui ? Et si c’est la volonté du Ciel que Clémentine se rétablisse, tous ses Amis ne doivent-ils pas concourir à la lui donner aux conditions qu’il a proposées ? Lui-même,