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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/186

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Histoire

à moi : J’espere, m’a-t-il dit, que Charlotte se laissera vaincre, mais je ne la presserai plus. Il sembloit prêt à nous donner d’autres explications, lorsque Mylady L… l’est venue prier d’aller avec moi au-devant de sa Sœur, qui avoit quitté Mylady G… & le Comte, & qui faisoit quelque difficulté de rentrer. Nous nous sommes avancés vers elle jusqu’à l’antichambre, où nous l’avons rencontrée. Ah ! chere Henriette, s’est-elle écriée : plaignez-moi, ma chere. L’humiliation est la fille de l’orgueil. Ensuite se tournant vers Sir Charles : eh bien, Monsieur, lui a-t-elle dit, je me reconnois vaincue par vos instances, puisque vous êtes prêt à nous quitter, & par les importunités de Mylady G…, du Comte & de ma Sœur. Sans ordre dans mes idées, sans préparation dans les habits, je suis résolue d’obliger le meilleur de tous les Freres. Faites, Monsieur. Disposez de moi comme vous l’entendrez.

Ma Sœur, nous a dit Mylady L…, consent que le jour soit Mercredi prochain. Sir Charles a répété que s’il lui restoit quelque objection, & pour peu qu’elle balançât… Je ne balance point, Monsieur, a-t-elle répondu, mais j’avois jugé qu’un mois ou deux, n’étoit pas trop pour me donner le tems de regarder autour de moi, & qu’après avoir traité Mylord G… avec un peu d’extravagance je devois lui faire espérer, par degrés, plus de bonheur qu’il ne doit s’en promettre avec moi. Sir Charles l’a ser-