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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/205

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du Chev. Grandisson.

repentir, non-seulement il ne faut lui porter aucune haine, mais nous devons cacher cette aventure aux Sœurs de Sir Charles & à leurs Maris. Ils ne pourroient déguiser l’horreur qu’elle ne manqueroit pas de leur causer, & ce seroit un nouveau sujet de désespoir pour la malheureuse Étrangere.

Madame Maffei n’a pas laissé d’ajouter que si la fureur de sa Niece ne s’étoit point ralentie, Sir Charles auroit couru beaucoup de danger en s’approchant d’elle avec trop de hardiesse. Lorsqu’il lui eut arraché le poignard, elle parut craindre pour elle-même, & son premier mouvement fut de se jeter à genoux devant lui. Je vous pardonne, & le désordre de vos sentimens excite ma pitié, lui dit-il, d’un air où elle confesse elle-même que la majesté lui parut mêlée avec la compassion. Mais elle le conjura inutilement de s’arrêter. Il lui envoya sa Sœur, & s’étant retiré dans son Cabinet, il ne fit pas même la confidence de son chagrin au Docteur Barlet, quoique je me souvienne fort bien que le Docteur l’y suivit presqu’aussi-tôt.

C’est apparemment le reproche qu’Olivia se fait de sa violence, qui lui a fait prendre un air si modéré jusqu’au moment du départ.

Juste Ciel ! que faire ? Je reçois une carte de Mylady D…, pour nous demander, à Madame Reves & à moi, si nous serons au logis demain au matin. Elle vient me dire sans doute, que Sir Charles ne pensant