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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/219

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du Chev. Grandisson.

que j’ai vu d’hommes, je suis résolue, s’il est possible, de surmonter le penchant que j’ai pour lui. Il m’a fait l’offre de son amitié, aussi long-tems qu’elle peut être acceptée sans blesser d’autres attachemens ; j’y borne toutes mes vues.

Il n’y a point d’autre attachement, a répliqué la Comtesse, avec lequel une amitié si pure ne puisse s’accorder. Mon Fils contribuera de tout son cœur à la fortifier. Il admire le Chevalier Grandisson. Il regarderoit, comme un double honneur, de se lier avec lui par vous. Chere Miss ! accordez aussi votre amitié, mais sous un nom plus tendre, à un jeune homme que vous en trouverez digne. Je vous demanderai la quatrieme place. Ô ma chere : de quelle heureuse liaison vous seriez le nœud !

Vous me faites trop d’honneur, Madame ! c’est tout ce que j’ai pu lui répondre.

Mais, chere Miss, il me faut une explication. Je ne me paye point d’un compliment.

Eh bien, Madame, je consens à m’expliquer. J’ai de l’honneur : il ne me reste point de cœur à donner.

Vous n’êtes donc pas sans espérance, ma chere… N’importe, je veux tenir à vous, si je le puis. Je ne me serois jamais crue capable de la proposition que je vais vous faire : mais à mes yeux, comme à ceux de mon Fils, vous êtes une Fille incomparable. Écoutez-moi : nous ne penserons point à