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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/224

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Histoire

jeu n’est pas aisé. Mais, Lucie, vous confondriez les rolles, si je ne marquois le nom de chaque acteur.

Mylord G… De la maniere dont vous vous y prenez, je le crois bien, Madame.

Mylady G… Ne vous exposez pas, Mylord. Nous sommes en compagnie. Ma Sœur, je crois que vous avez Spadille à gages.

Mylord G… Permettez, Madame, que je vous dise un mot ou deux.

Mylady G… Toujours prête à l’obéissance, Mylord.

Elle se leva. Il voulut prendre sa main : elle la mit derriere elle.

Mylord G… Vous me refusez votre main, Madame ?

Mylady G… Elle m’est nécessaire.

Il s’éloigna d’elle ; & sans ajouter un mot, il sortit de la chambre.

Mylady G… [Se tournant vers la compagnie, d’un air gai & tranquille.] Quelles étranges créatures que ces hommes !

Mylady L… Charlotte, vous m’étonnez.

Mylady G… J’en suis charmée, ma Sœur.

Mylady L… Mais, ma Sœur, je n’y comprens rien.

Mylady G… Nous autres femmes, nous aimons l’étonnant, l’incompréhensible.

Mylord L… En vérité, Madame, je ne crois pas la raison pour vous.

Mylady G… J’en suis charmée, Mylord.

Mylord L… Charmée, de quoi ?