Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
du Chev. Grandisson.

Elle a paru réfléchir. Elle a détourné le visage. Elle a pleuré. Je l’ai crue à demi vaincue.

Chargez votre fidelle Camille, Mademoiselle, de déclarer vos peines à votre Mere.

Arrêtez, Monsieur (comme rappellant ses idées.) N’allez pas si vîte, je vous prie. Ouvrir mon cœur ! Quoi donc ? Qui vous a dit que j’aie quelque chose à révéler ? Vous êtes insinuant, Monsieur. Vous m’avez presque persuadée que j’ai quelque secret qui me pese sur le cœur, & lorsque je l’ai voulu chercher, pour me rendre à vos instances, je n’ai rien trouvé. De grace, Monsieur… Elle s’est arrêtée.

Et de grace, Mademoiselle, (en prenant sa main) ne croyez pas que je me paye de cette défaite.

Vous êtes trop libre, Monsieur. (Sans retirer cependant sa main.)

Pour un Frere ! Mademoiselle. Trop libre pour un Frere ! (Et je quittai sa main.)

Hé bien, qu’est-ce donc que mon Frere demande de moi ?

Il vous supplie, il vous conjure seulement de déclarer à votre tendre, à votre excellente Mere…

Arrêtez, Monsieur, je vous en supplie à mon tour. Quoi ? Que voulez-vous que je déclare ? Apprenez-moi donc vous-même, inventez un secret qu’il me convienne de déclarer ; & s’il m’épargne la peine des recherches, peut-être parviendrai-je alors