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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/239

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du Chev. Grandisson.

sang froid ; elle ne s’emporte point. Elle ne paroît désirer que votre amitié.

Mylord. Maudit sang-froid ! tandis que j’ai le désespoir dans le cœur.

Mylady. Excellent langage de Tragédie ! Mais Henriette, vous vous trompez. Ce n’est pas de la chaleur seulement. Mylord est un emporté. Si humble avant le mariage ! N’a-t-il pas connu mon caractere ? Il l’a souffert, lorsqu’il ne me devoit rien ; & maintenant qu’il m’a les plus grandes obligations… Henriette, Henriette, croyez-moi, ne vous mariez jamais.

Miss Byr. Chere Mylady ! votre cœur vous condamne. Je suis sûre que le tort est de votre côté.

Mylord. Mille graces, Mademoiselle : Je veux que vous soyez informée de tout, jusqu’à l’origine.

Mylady. Jusqu’à l’origine ! Miss Byron la sait déja : c’est moi qui vous l’apprends, Mylord. Mais ce qui s’est passé depuis deux heures, elle l’ignore. Vous pouvez lui en faire le récit, tel qu’il vous plaira… C’est à-peu-près l’heure, où nous étions d’assez bonne intelligence, il y a huit jours, à l’Église de Saint Georges.

Mylord. Je vous rappelle, Madame, à ce que vous y avez promis.

Mylady. Je pourrois être ici votre Écho, Mylord, si je n’étois résolue de me modérer, comme vous ne sauriez désavouer que je l’ai fait jusqu’à présent.