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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/260

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Histoire

vivre sans elle, il a pris le parti de faire aussi le voyage. S’il avoit pris conseil de moi, il seroit demeuré à Naples. Cependant j’espere, que vous le trouverez aussi disposé que nous, à la reconnoissance pour votre visite, & pour toutes les peines où vous n’avez pas fait difficulté de vous engager.

À l’égard de ma Sœur, a-t-il continué, sa santé n’a souffert aucune diminution ; mais il nous reste peu d’espérance que son esprit se rétablisse jamais. Elle garde un silence obstiné. Elle ne répond pas même aux questions qu’on lui fait. Camille est avec elle. C’est la seule personne qu’elle paroisse écouter. On lui a dit que le Général est marié. Cette nouvelle n’a fait aucune impression sur elle, non plus que les caresses de sa Belle-sœur, qui s’efforce d’obtenir son amitié. Nous espérons qu’à son retour, mon Pere & ma Mere auront plus de pouvoir sur son esprit. Dans ses plus fâcheux accès, elle n’a jamais oublié ce qu’elle doit à l’un & à l’autre. Camille croit lui voir quelquefois de l’attention, lorsqu’on lui parle de vous : mais cette situation dure peu. Tout d’un coup, elle tressaillit, avec une apparence de terreur ; elle regarde autour d’elle, elle met le doigt sur ses lévres, comme si sa crainte étoit que sa Cousine ne sache qu’on a prononcé votre nom devant elle.

Le Prélat, & le Pere Marescotti, regret-