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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/295

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du Chev. Grandisson.

midi. Mais la Marquise s’est servie de mon messager même, pour me faire dire qu’elle souhaitoit de me voir sur le champ. Je n’ai pas balancé à lui obéir. Clémentine avoit demandé, s’il étoit vrai qu’elle m’eût vu, & si ce n’étoit pas un songe. On avoit pris cette question pour un bon augure, dont on vouloit me faire partager la joie.

J’ai rencontré le Général dans l’appartement de Jeronimo. Il a remarqué que je n’étois pas en bonne santé. M. Lowther a proposé de me tirer du sang. J’y ai consenti. Ensuite j’ai vu panser les plaies de mon Ami. Les Chirurgiens n’ont pas mal jugé des apparences. Deux Médecins, amenés par le Prélat, nous ont dit, qu’ayant examiné les Consultations Angloises, ils approuvoient une partie des méthodes prescrites ; & l’on est convenu de les suivre.

À mon arrivée, Clémentine étoit renfermée dans son Appartement. Ses terreurs avoient recommencé, pour les cruautés de sa Cousine ; & dans cet état, on n’avoit pas cru que je dusse la voir. Mais, étant devenue plus tranquille, elle a passé dans le Cabinet de sa Mere. Le Général & sa Femme s’y sont rendus ; & l’on m’a fait avertir que je pouvois paroître.

Clémentine, lorsque je suis entré, étoit assise près de Camille, la tête appuyée sur le bras de cette Femme, en silence, & comme occupée de ses réflexions. Le bruit de ma marche & de mes révérences lui a fait lever