Je lui ai dit que cette Dame étoit sa Sœur, & la Femme du Général son Frere.
Ma Sœur ! Quelle apparence ? Comment ne l’aurois-je pas su jusqu’à présent ?
Votre Sœur, Mademoiselle, par son mariage avec votre Frere aîné.
Je n’y comprens rien. Mais pourquoi ne me l’avoir pas dit ? Je vous souhaite, Madame, toute sorte de bonheur. Daurana n’a pas voulu me reconnoître pour sa Cousine. M’avouerez-vous pour votre Sœur ?
La jeune Marquise l’a serrée dans ses bras. Ma Sœur, mon Amie, ma chere Clémentine ! Nommez-moi votre Sœur, & je ne demande rien de plus pour être heureuse !
Combien d’étranges événemens ! a-t-elle repris avec un air d’attention sur elle-même : & se tournant vers le Général, elle lui a demandé un moment d’entretien. Il l’a menée par la main à l’autre bout du Cabinet. Qu’on ne nous entende point, lui a-t-elle dit (mais assez haut néanmoins pour être entendue.) Qu’avois-je à vous dire ? J’avois quelque chose de pressant… dont je ne me souviens point… Eh bien, chere Sœur, vous vous le rappellerez, lui a répondu le général. Ne vous hâtez point. Votre nouvelle Sœur vous aime. C’est la meilleure de toutes les Femmes, la joie de ma vie. Aimez-la, chere Clémentine.
Oh ! je l’aimerai. N’ai-je pas de l’amitié pour tout le monde.
Mais il faut l’aimer plus que toute autre