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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/305

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du Chev. Grandisson.

LETTRE LXXIV.

Le Chevalier Grandisson au Docteur Barlet.

À Boulogne, 13 & 24 de Juin.

Le Comte della Porretta & ses deux Fils, revinrent hier d’Urbin, pour se réjouir de nos espérances, qui augmentent de jour en jour. J’ai cru remarquer aujourd’hui dans le visage de la Marquise un air de réserve, que je n’y avois pas vu jusqu’à l’arrivée du Comte, ou plutôt une sorte de complaisance, qui m’a paru trop civile pour une amitié telle que la nôtre. Vous savez, mon cher Docteur, que je n’apperçois jamais de nuage sur le front d’un Ami, sans en chercher aussi-tôt la cause, dans l’espérance de pouvoir contribuer à l’éclaircir. J’ai demandé à la Marquise un moment d’entretien particulier.

Elle n’a pas fait difficulté de me l’accorder au premier mot. Mais après m’avoir laissé le tems de lui ouvrir mon cœur, elle m’a demandé si le Pere Marescotti, qui a pour moi, m’a-t-elle dit, toute la tendresse d’un Pere, ne pouvoit être présent à notre conversation. Cette question m’a surpris. Cependant j’ai répondu que j’y consentois volontiers.