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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/310

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Histoire

quise, encore plus pénétrée, m’a nommé le plus généreux des hommes. J’ai pris respectueusement congé d’elle, & je suis entré chez Jeronimo.

Lorsque je pensois à le quitter, pour aller tenter chez moi de calmer un peu mes agitations, le Marquis, le Comte & le Prélat, m’ont fait prier de passer dans l’appartement de la Marquise, où ils étoient avec le Pere Marescotti, qui leur avoit appris ce qui s’étoit passé dans notre entretien. Le Prélat s’est levé ; & m’embrassant : cher Grandisson, m’a-t-il dit, que je vous admire ! Pourquoi, pourquoi ne pas vouloir que je puisse vous nommer mon Frere ? Un Prince, qui s’offriroit pour ma Sœur, si vous étiez Catholique… Que ne le voulez-vous ? a interrompu la Marquise, les mains & les yeux levés. Vous ne le voulez, vous ne le pouvez donc pas ? m’a dit le Comte. Le Marquis m’a pris la main. Il a loué le désintéressement de ma conduite. Il a fort approuvé la proposition d’une absence ; mais il m’a représenté que je devois entreprendre moi-même le ménagement de ce projet, non-seulement avec Clémentine, mais du côté de Jeronimo, dont le cœur reconnoissant s’affligeroit du seul soupçon, que l’idée en fût venue d’eux. Toutes nos mesures seront suspendues ; & la santé de Clémentine se fortifiant, nous abandonnerons le reste à la conduite du Ciel.

Je suis retourné chez Jeronimo, à qui j’ai