Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
du Chev. Grandisson.

jamais vu qu’une Femme, qui l’égale de ce côté-là. Miss Byron paroît sentir qu’elle peut se fier à ses charmes naturels, & n’en marque pas plus de vanité. Qui pense à sa parure, quand on a jetté les yeux sur son visage ? Pour le mélange de dignité & d’aisance, dans l’air & les manieres, je ne connois rien de comparable à ces deux jeunes personnes.

Clémentine m’a paru charmante. Mais la disposition un peu bizarre de ses ornemens, & quelque chose de plus brillant que je ne l’avois jamais vu dans ses yeux, où l’on n’admiroit ordinairement qu’un doux éclat, m’a fait craindre plus de désordre dans son imagination que je ne m’y étois attendu. Cette idée m’a causé quelque chagrin en entrant.

Le Chevalier, mon Amour ! lui a dit la Marquise. Clémentine, recevez notre Ami.

Elle s’est levée, avec un air de dignité & de douceur. Je me suis approché d’elle. Elle ne m’a pas refusé sa main. Le Général, Mademoiselle, & son Épouse, m’ont chargé, pour vous, de leurs plus tendres complimens.

Ils vous ont reçu, sans doute, comme l’Ami de toute la Famille. Mais, dites-moi, Monsieur, (en souriant) votre voyage n’a-t-il pas été plus long que vous ne l’aviez promis ?

De deux ou trois jours seulement, Mademoiselle.