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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/318

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Histoire

tueusement. Vous triomphez, M. Grandisson. Clémentine a la disposition de sa destinée ; celui qu’elle rendra Maître d’elle, quel qu’il puisse être, possédera réellement un trésor.

Le Marquis, le Comte, le Pere Marescotti, qui sont arrivés successivement, m’ont fait les plus vives caresses. La Marquise, entrant aussitôt, a prévenu mes complimens par les siens. Votre retour, m’a-t-elle dit, répond à notre impatience. Nous avons compté les jours. J’espere que la joie de Clémentine ne sera pas au-dessus de ses forces. Vous connoissez l’excellence de son cœur.

Le Pere Marescotti a répondu, pour moi, qu’on pouvoit se fier à ma prudence ; & qu’en reparoissant devant elle, j’aurois, sans doute, l’attention de modérer ma propre joie, pour contenir la sienne. Un quart d’heure s’est passé, dans ces témoignages mutuels de satisfaction & d’amitié. Camille est arrivée, pour m’inviter de la part de sa Maîtresse à passer dans son Cabinet. La Marquise est sortie la premiere. J’ai suivi Camille, qui m’a dit en allant qu’elle ne croyoit pas sa Maîtresse aussi tranquille, qu’elle l’avoit été depuis quelques jours ; ce qui venoit, sans doute, a-t-elle ajouté, de sa précipitation à s’habiller, ou de son impatience à m’attendre. Dans le tems de sa bonne santé, Clémentine étoit l’élégance même, sans aucun air d’affectation. Je n’ai