Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
du Chev. Grandisson.

la maladie qui trouble depuis long-temps le repos de votre charmante Clémentine, & la joie de votre illustre Famille. J’ai le récit à vous faire d’une grandeur d’ame qui mérite également de la pitié & de l’admiration. Que cette chere fille n’a-t-elle pas souffert, dans un combat sans relâche entre le devoir, la Religion & l’amour ! J’appréhende néanmoins que cette découverte ne soit pas fort agréable à votre Famille. Mais la certitude ne laisse pas d’être préférable au doute. Si vous remarquez peut-être un peu de manege dans la conduite que j’ai observée, vous aurez la bonté de vous souvenir que c’est précisément la commission dont vous m’avez chargée. Vous m’avez ordonné aussi de n’oublier aucune circonstance dans la relation que vous desirez, pour vous mettre en état d’employer les remedes que vous jugerez convenables à la guérison du mal. J’obéis.

Les premiers jours qui ont suivi notre arrivée à Florence, se sont passés en amusemens, tels que nous avons pu les imaginer pour faire régner la gaieté autour de l’aimable Clémentine. Mais voyant que la compagnie étoit un fardeau pour elle, & qu’elle ne s’y prêtoit que par politesse, j’ai dit aux Dames que je prendrois entiérement sur moi le soin de la divertir, & que tout mon tems seroit employé à son service. Elles y ont consenti. Lorsque je lui ai déclaré mon intention, elle m’en a marqué