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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/332

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Histoire

seront toujours de son choix. Si leur conduite est raisonnable, ils trouveront de l’avantage à me regarder aussi comme leur Maître. S’ils se conduisent mal, il est juste que je puisse les croire dans ma dépendance, comme dans celle de leur Maîtresse. Je ne dois pas être soumis à leurs caprices. S’ils se croyoient indépendans de moi, je serois désobéi, peut-être insulté ; & mon ressentiment pour leur insolence passeroit peut-être pour haine de leur Religion.

Cet article ayant été réglé sous une bonne forme, j’ai ajouté que si Camille suivoit sa Maîtresse, j’aurois beaucoup de confiance à sa discrétion. Comme vous en avez aussi pour le Pere, m’a dit le Prélat, nous nous flattons qu’en Angleterre vous ne feriez pas difficulté de le consulter, sur les fautes dont les Domestiques de ma Sœur pourroient être accusés.

C’est à quoi je ne puis m’engager. Je dois être le Juge des mœurs & de la conduite de tous mes Domestiques. Leur indépendance pourroit faire naître, entre leur Maîtresse & moi, des difficultés qui n’arriveroient jamais autrement. C’est à moi, que le pouvoir de les congédier, pour une faute grave, doit appartenir. Je ne suis pas d’un naturel capricieux. Ma charité ne se borne point à ceux qui ont la même Religion que moi. Dans un pays éloigné, je sais ce qu’on doit à des Étrangers sur lesquels on a quelque pouvoir. Peut-être se trouveront-ils mieux