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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/337

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du Chev. Grandisson.

a dit le Comte au Marquis, nous pourrions tout abandonner à la générosité d’un jeune Homme de ce caractere. J’avoue qu’il me confond.

Le plus juste tempérament, a repris la Marquise, est celui que le Chevalier a touché d’abord, & le plus conforme aussi à l’intention des deux Grands-Peres : c’est que le bien en question soit assuré aux Filles. Nos deux Fils n’auront rien à desirer après notre succession ; & ce sera une sorte de récompense, pour la générosité du Chevalier, que le Patrimoine des siens ne soit pas diminué par la dote des Filles.

Tout le monde a généreusement applaudi ; & cet expédient m’étant proposé, j’y ai pleinement donné les mains. Voyez, Chevalier, m’a dit le Pere Marescotti, à quelle généreuse famille vous êtes prêt à vous allier ! Quoi ? des sentimens si conformes aux vôtres n’auront pas la force de vous toucher assez pour vous rendre Catholique ? Sa sainteté, M. l’Évêque s’y engage, recevroit elle-même votre aveu, & se feroit une joie de vous accorder toutes ses bénédictions. Vous convenez qu’on peut faire son salut dans notre Église ; nous croyons qu’on ne le peut hors de son sein. Rendez-vous. Répandez la joie dans cette Famille. Faites le bonheur de Clémentine.

Quelle idée, mon Pere, prendriez-vous d’un homme qui sacrifieroit sa conscience aux plus grands avantages, aux plus hautes