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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/343

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du Chev. Grandisson.

présent que votre grandeur d’ame sera mise à l’épreuve. Cependant Clémentine est une Fille d’un rare mérite. Pour vous, Mylady, vous pouvez lire ces Lettres, mais je ne crois pas qu’elles doivent être communiquées à Miss Byron. Vous verrez, à la fin de la derniere, quel est l’embarras du Chevalier, entre son honneur & sa tendresse.

J’ai parcouru fort avidement les trois Lettres. Ô Docteur ! lui ai-je dit en finissant, comment faire cette ouverture à Madame Selby, à Madame Sherley, à notre Henriette ? Cependant, différer de les rejoindre, lorsqu’elles savent que ces Lettres sont de mon Frere, ce seroit les alarmer trop. Descendons.

Prenez vous-même les Lettres, Mylady. Vous avez de la tendresse de cœur. On peut se fier à votre prudence. Je vous suivrai dans quelques momens.

Excellent homme ! Je voyois les larmes, qui s’avançoient jusqu’au bord de ses paupieres.

Je suis descendue. J’ai rencontré mon Mari au bas des dégrés ; comment se porte Sir Charles, Madame ? Ô Mylord, tout est perdu. Mon Frere, depuis le tems, est le Mari de la Signora Clémentine.

Un coup de foudre ne l’auroit pas plus abattu. Le Ciel nous en préserve ! c’est tout ce qu’il a pu répondre. Il est devenu pâle comme la mort. Je l’aime, pour la tendre affection qu’il porte à mon Henriette. Les