on y revient enfin par une lettre au Docteur Barlet.
LETTRE LXXVIII.
Le Chevalier Grandisson,
au Docteur Barlet.
Je me sens le cœur plus triste qu’il ne l’a jamais été. Quel nom donner au bonheur dont on ne peut jouir, sans faire le malheur d’autrui ! Le Comte de Belvedere, informé de l’heureux changement de Clémentine, & que suivant toute apparence elle sera le prix des services d’un homme, à qui toute la Famille attribue son rétablissement, arriva hier au soir dans cette Ville, & me fit avertir aussitôt du dessein qu’il avoit de me rendre aujourd’hui sa visite.
Ce matin j’ai reçu, par Camille, un message de Clémentine, qui me prie de remettre à l’après-midi l’entrevue dont nous étions convenus hier. J’ai demandé à Camille si elle en savoit la raison, & pourquoi cet ordre me venoit si matin ? Elle m’a répondu, qu’il n’étoit parti que de sa Maîtresse, & qu’aucun autre n’y avoit eu la moindre part. La Marquise, m’a-t-elle dit, l’informa hier au soir, que tout étoit terminé ; qu’elle seroit Maîtresse de son sort,