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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/360

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Histoire

Après tant de révolutions, Monsieur, après tant d’incidens & de scenes, que je n’ai pas cherché à faire naître, rien ne doit être capable de me surprendre : mais si vous avez quelques prétentions à former, quelques demandes à faire sur ce point, ce n’est point à moi, c’est à la Famille du Marquis della Porretta qu’il faudroit vous adresser.

Croyez-vous, Monsieur, que je ne sente point l’ironie de ce langage ? Sachez, néanmoins, qu’à l’exception d’un seul, tous les cœurs de la Famille sont dans mes intérêts. D’ailleurs toutes les considérations sont pour moi ; & vous n’avez pour vous, que la générosité de vos services, que je ne conteste point, ou peut-être les agrémens de votre figure & de vos manieres.

Ces qualités, Monsieur, réelles ou non, ne doivent être reprochées qu’à ceux qui veulent s’en prévaloir. Mais permettez que je vous fasse une question : si vous n’aviez pas d’autre obstacle que moi, auriez-vous quelque espérance à l’affection de Clémentine ?

Aussi long-tems qu’elle ne sera point mariée, il m’est permis d’espérer. Sans votre retour, je ne doute point qu’elle n’eût été à moi. Vous n’ignorez pas que sa maladie n’auroit point été capable de m’arrêter.

Je n’ai rien à me reprocher dans ma conduite. C’est, Monsieur, le point essentiel pour moi, qui n’en dois compte à personne. Cependant, si vous en avez quelque doute,