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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/361

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du Chev. Grandisson.

éclaircissez-vous. J’ai tant d’estime pour le Comte de Belvedere, que je souhaite sincerement de mériter la sienne.

Apprenez-moi donc, Chevalier, quelle est actuellement votre situation avec Clémentine, ce qui s’est conclu entre vous & la Famille, & si Clémentine s’est déclarée pour vous ?

Elle ne s’est point encore ouverte avec moi. Je répete que l’estime du Comte de Belvedere m’est précieuse ; & je m’expliquerai, par conséquent, avec plus de franchise qu’il ne doit se le promettre de l’humeur chagrine qui paroit le dominer dans cette visite. J’ai parole, cet après midi, pour un entretien avec Clémentine. Tout est d’accord entre sa Famille & moi. Je me suis imposé pour regle, de prendre les mouvemens d’un esprit si pur, quoique hors de son assiette naturelle, pour l’ordre de la Providence. Jusqu’à présent, les miens ont été purement passifs : l’honneur ne me permet plus de m’arrêter à ces bornes. Cet après-midi, Monsieur…

Cet après-midi… (d’une voix altérée) quoi ? cet après-midi !

Décidera de ma destinée par rapport à Clémentine.

Vous me désespérez ! Si ses Parens sont déterminés en votre faveur, c’est par nécessité, plutôt que par choix. Mais s’ils la laissent maîtresse d’elle-même, je suis perdu !

Supposez qu’elle se détermine pour moi,