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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/363

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du Chev. Grandisson.

Comte de Belvedere. Mais à quelque résolution que les éclaircissemens puissent vous porter, je vous déclare d’avance que je n’accepterai jamais votre rendez-vous, qu’à titre d’Ami.

Il s’est tourné, avec une vive émotion. Il s’est promené dans ma chambre, comme un homme irrésolu. Enfin, se rapprochant de moi, d’un air égaré ; je vais de ce pas, m’a-t-il dit, voir le Pere Marescotti, le Prélat, leur faire connoître mon désespoir ; & si je perds l’espérance… Ô Chevalier ! Je vous le répète encore ; Clémentine ne sera point à vous pendant ma vie. En sortant, il a regardé autour de lui, comme s’il eût craint d’être entendu de quelque autre que de moi, quoique nous n’eussions personne proche de nous ; & se baissant vers moi, il vaut mieux, a-t-il ajouté, mourir de votre main que de… Il n’a point achevé ; & sans me laisser le tems de répondre, il m’a quitté si brusquement, qu’il avoit disparu lorsque je suis arrivé à la Porte. Comme il étoit venu à pied, un Valet, qu’il avoit à sa suite, a dit aux miens, que Madame de Sforce l’étoit allé voir à Parme, & que depuis cette visite, on avoit rémarqué dans son humeur, un changement qui alarmoit toute sa Maison.

Apprenez-moi, cher Docteur, comment les Téméraires vivent si tranquilles, lorsqu’avec tant de précautions pour éviter l’embarras, & tant d’éloignement pour toute