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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/381

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du Chev. Grandisson.

Chevalier, m’a-t-elle dit, modérez le transport de votre reconnoissance, par ménagement pour la santé de ma Fille. Sensible comme elle est, je vois à ses yeux qu’il y a quelque danger… Je me suis levé, j’ai quitté les mains de sa Fille, & saisissant une des siennes : Ô Madame ! ai-je répondu en l’interrompant, glorifiez-vous de votre Fille ! Vous l’avez aimée, vous l’avez admirée, mais aujourd’hui faites-en votre gloire. C’est un Ange ! Permettez, Mademoiselle, ai-je dit à Clémentine, que je remette ce Papier à la Marquise ; & sans attendre son consentement, j’ai présenté l’Écrit à sa Mere : vous le lirez, Madame, vous le ferez lire au Marquis, au Prélat, au Pere Marescotti ; mais que ce soit avec compassion pour moi, & vous m’apprendrez ensuite ce que j’ai à dire, ce que j’ai à faire ! Je m’abandonne à votre direction, à celle de votre Famille, & à la vôtre, chere Clémentine !

Vous me pardonnez donc, Chevalier ! Avec cette assurance, je vous promets d’être plus tranquille. La bonté du Ciel achèvera de me rétablir. Ma direction, Chevalier, c’est que vous aimiez mon ame, comme le principal objet de mon amour a été la vôtre.

Sa Mere tenant le Papier, & n’osant l’ouvrir, lui a demandé ce qu’il pouvoit donc contenir d’une si haute importance… Pardon, Madame, a répondu Clémentine, si vous n’êtes pas la premiere à qui je l’ai