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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/384

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Histoire

m’apprendrez comment vous aurez disposé de moi.

Je suis sorti, & je suis retourné au jardin.

Camille est venue à moi. Ô Monsieur ! quels événemens ! Ma Maîtresse a pris une résolution qu’elle ne sera jamais capable de soutenir. Elle m’a donné ordre d’observer vos yeux, vos démarches, votre humeur. Elle ne sauroit vivre, dit-elle, s’il vous reste quelque ressentiment. Je vous vois dans une grande agitation d’esprit : lui en rendrai-je compte ?

Assurez-la, chere Camille, que je suis soumis à toutes ses volontés ; que son repos m’est plus précieux que ma propre vie ; que je ne suis pas capable de ressentiment, & que je l’admire plus que je ne puis l’exprimer.

Camille m’ayant quitté, j’ai bientôt vu paroître le Pere Marescotti, qui m’a prié de rejoindre la Famille dans l’appartement de Jeronimo. Nous y sommes retournés ensemble. Le Pere s’est contenté de me dire, en marchant, que le Ciel connoissoit seul ce qui étoit le plus avantageux aux hommes ; que pour lui, dans une occasion si extraordinaire, il ne pouvoit qu’admirer & adorer en silence.

Tout le monde s’étant assis, le Prélat m’a tenu ce discours : mon cher Chevalier, nous déclarons tous que vous vous êtes acquis des droits immortels sur notre reconnoissance. Il est confirmé que ma Sœur