Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
Histoire

LETTRE LXXX.

Le Chevalier Grandisson au même.

Lundi, 10, 21 Juillet.

Il n’avoit pas été question de repos la nuit précédente. À peine avois-je pris une heure de sommeil dans mon Fauteuil. Le matin je fis demander par un Billet avec la plus tendre inquiétude des nouvelles de toute la Famille, particulierement de Clémentine & de Jeronimo. On répondit que Clémentine avoit passé une mauvaise nuit ; qu’on jugeoit à propos de la laisser tranquille pendant tout le jour, à moins qu’elle ne marquât beaucoup d’empressement pour me voir, & qu’alors on me feroit avertir.

J’étois moi-même très-indisposé. Cependant j’avois peine à me dispenser d’aller voir du moins Jeronimo ; & je m’y serois déterminé, si mon indisposition n’avoit été assez forte pour m’arrêter. Il me sembla qu’il y auroit de l’affectation à me montrer dans l’état où j’étois, & qu’on pourroit me soupçonner de vouloir exciter la compassion ; bassesse, qui n’est pas de mon caractere. Je comptois d’ailleurs de recevoir une invitation. N’ayant entendu parler de rien jusqu’après midi, je renouvellai mes informations par un Billet. Elles ne me procurerent qu’une ligne de Jeronimo, par laquelle il me marquoit l’espérance de me voir le lendemain.