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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/389

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du Chev. Grandisson.

revére, comme la premiere personne du monde ! À la vérité ! vous avez rempli mon cœur d’amertume : mais la cause même de cette amertume augmente pour vous mon admiration.

Ne me tenez pas ce tendre langage. Votre générosité fait mon tourment. Je crois que vous devez être fâché, que vous devez me traiter mal ; sans quoi, puis-je espérer de garder ma résolution ?

Votre résolution, Mademoiselle ! Votre résolution !

Oui, Monsieur ; ma résolution. Vous afflige-t-elle ?

Peut-elle ne pas m’affliger ? Que penseriez-vous ?…

Silence, cher Chevalier. Je crains qu’elle ne vous afflige : mais ne m’en dites rien. Je ne me pardonnerois pas de vous avoir affligé.

Lorsque votre Famille entiere m’honore de son consentement, Mademoiselle…

C’est, Monsieur, par compassion pour moi.

Ma chere fille, lui a dit le Marquis, en s’approchant de nous, tel étoit notre premier motif ; mais, à présent, une alliance avec le Chevalier, pour rendre justice à son mérite, est devenue notre choix.

J’ai remercié ce généreux Seigneur, par une profonde révérence. Au même moment, Clémentine s’est mise à genoux devant son Pere, elle a pris sa main, elle l’a baisée ; &