Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/412

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
Histoire

Le mien ne vous sera pas moins ouvert, que si vous en pouviez pénétrer, comme lui, tous les détours.

Je commence par vous remercier, Monsieur, des tendres & généreux égards par lesquels vous avez ouvert notre commerce. Vous touchez, avec tant de ménagement, le malheureux état de ma santé, sans le nommer… Ô Monsieur ! vous êtes le plus délicat des hommes. Avec quelle tendresse n’avez-vous pas toujours parlé de mon attachement à la Religion de mes Peres ? Surement, Monsieur, vous êtes le plus pieux des Protestans. Vous m’avez convaincue, vous, & Madame Bemont, que les Protestans peuvent avoir aussi leur piété. Je ne me serois jamais crue capable de parler aussi favorablement de votre Religion, que vous m’y forcez tous deux, par la connoissance que j’ai de votre bonté. Ô Monsieur ! à quoi ne m’auriez-vous pas engagée par votre amour, par vos complaisances, par votre langage irrésistible, si j’avois été à vous, & vivant dans une Nation Protestante, au milieu de vos Amis, qui professent la même Religion, tous aimables peut-être, & d’excellent caractere ? Je vous craignois, Chevalier. Mais ne réveillons point ces dangereuses idées. Vous êtes invincible : & je me flatte que si j’avois été à vous, rien n’auroit été capable de me vaincre.

Il n’y a qu’une juste considération de la brieveté de cette vie, & de l’éternelle durée