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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/415

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du Chev. Grandisson.

par les souffrances de leur Fils & de leur fille. Et d’où vous êtes vous hâté de revenir ? de votre Pays natal, en vous séparant de votre propre Famille & de mille personnes cheres, qui font gloire d’être aimées de vous & de vous aimer. Vous êtes revenu sur les ailes de l’amitié. L’éloignement & d’autres obstacles n’ont pas eu le pouvoir de vous arrêter. Vous vous êtes fait accompagner du Génie de la santé, sous la forme d’un habile Opérateur. Vous avez recueilli tout l’art des Médecins de votre Patrie, pour le succès de votre noble entreprise. Il a répondu à vos généreux desirs. Nous nous voyons, toute une Famille se voit, se regarde, avec cette délicieuse complaisance, qui faisoit notre bonheur commun, avant les désastres qui ont fait notre affliction.

À présent, quelle sera notre reconnoissance ? quel retour vous offrirons-nous pour tant de bienfaits ? Vous êtes déja récompensé, dites-vous, par le succès de vos glorieux services. N’ai-je pas à vous reprocher de l’orgueil, en portant envie à votre bonheur ! Je sais qu’il n’est pas au pouvoir d’une Femme de vous récompenser. Tout ce que feroit une femme, pour un homme tel que vous, pourroit-il prendre un autre nom que celui de son devoir ? & si Clémentine pouvoit être à vous, voudriez-vous que votre amour, votre bonté, vos complaisances pour elle, lui coutassent son bonheur éternel ? Non, répondez-vous : vous lui laisse-