Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
Histoire

blirai jamais, si l’on me refuse l’entrée du Cloître.

Souvenez-vous, Mademoiselle, que le parfait rétablissement de votre santé dépend, après Dieu, de la tranquillité de votre esprit. Ne vous abandonnez pas, je vous en conjure, à des idées qui le troublent. Quelle Fille, quelle Sœur peut compter sur l’affection de sa Famille, si vous ne le pouvez pas ? Vous avez vu combien leur bonheur dépend de votre santé. Doutez-vous, dans le monde, de la force de cette vertu, dont vous avez déja donné, dirai-je à mes dépens, une si glorieuse preuve, que le malheureux qui en souffre est forcé lui-même d’y applaudir ?

Ô Chevalier ! ne dites pas à vos dépens, si vous souhaitez que je sois tranquille.

J’ai besoin, Mademoiselle, d’un effort extrême, pour me faire violence dans ces occasions. Mais, permettez-moi deux mots de plus, sur le même sujet : Vous avez exigé de moi une des plus grandes preuves de désinteressement, dont il y ait jamais eu d’exemple ; je vous conjure, chere Clémentine, pour vous-même, pour l’honneur de votre devoir, &, si vous le permettez, par bonté pour moi, d’écarter à présent ce désir favori qui domine votre cœur.

Elle est demeurée quelques momens à réfléchir ; & reprenant à la fin ; je vois bien, Monsieur, que je ne dois attendre de vous aucune faveur sur ce point. Passons dans