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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/431

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du Chev. Grandisson.

l’allée voisine, où nous ne pourrons être entendus… J’ai, Monsieur, une autre priere à vous faire. Elle n’est pas nouvelle. J’en ai déja touché quelque chose dans une de mes Lettres. Ce n’est point une priere qui me soit venue à l’esprit sans délibération.

Et quelle est cette demande, Mademoiselle ?

Comment l’expliquer ! Cependant je le ferai. Si vous voulez bannir de mon cœur… Elle s’est arrêtée encore une fois, & j’ai cru que dans ce moment elle ne retrouvoit pas ses idées.

Si vous voulez me rendre tranquille…

Mademoiselle !

Il faut vous marier !… C’est alors, Monsieur, qu’il ne me restera aucun doute de la fermeté de ma résolution. Mais écoutez-moi jusqu’à la fin : il faut vous marier avec une Angloise. Que ce ne soit pas une Italienne. Olivia ne feroit pas scrupule de changer de Religion pour vous. Mais n’épousez point Olivia. Je m’imagine que vous ne seriez pas heureux avec elle. Croyez-vous que vous puissiez l’être ?

Je lui ai marqué, par une révérence, que je pensois comme elle.

Non, non, vous ne le seriez pas. Ne faites point un choix qui puisse deshonorer Clémentine. J’ai le cœur fier. Qu’il ne soit pas dit qu’un homme, à qui Clémentine a pu appartenir, se soit avili par son mariage… si vous vous mariez, Monsieur, il