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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/438

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Histoire

droit peut-être à sa pieté ; & si l’on n’accordoit rien à ses désirs, elle pourroit retomber dans toutes ses disgraces.

Ils s’accordent à suivre mon opinion ; c’est-à-dire, à prendre le parti de la patience, en attendant un heureux effet de l’avenir. Je les ai quittés, pour retourner chez Jeronimo, à qui j’ai communiqué l’état des choses, & le jour marqué pour mon départ. Avec quelque tendresse que je lui aye fait cette déclaration, son chagrin m’a paru si vif, que sentant croître beaucoup le mien, j’ai été forcé de quitter sa chambre avec précipitation, & de retourner droit à mon logement, pour y reprendre un peu mes esprits.

Ainsi, mon cher Docteur, le jour est absolument fixé ; & j’espere qu’on ne m’engagera point à le changer. Madame Bemont me dispensera, j’en suis sûr, de retourner à Florence. Olivia ne doit rien exiger. Je leur écrirai à toutes deux. Mon dessein est de prendre par Modene, Parme & Plaisance. Madame de Sforce m’a fait demander une entrevue. Je me flatte qu’elle prendra la peine de se rendre à Pavie ; sans quoi, je ne ferai pas difficulté d’aller à Milan. Je lui ai promis une visite avant mon départ d’Italie. Mais, quoiqu’elle me l’ait demandée dans un tems où l’alliance ne paroissoit pas éloignée, je suppose qu’aujourd’hui elle ne peut avoir d’autre motif que la civilité. Tout ce que je desire, si je la vois, c’est que sa cruelle Fille ne soit pas présente.