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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/51

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du Chev. Grandisson.

elle n’a jamais reçu d’autre traitement, je suis persuadée que dans une occasion si délicate, où son jugement est en guerre avec son amour, une méthode opposée seroit au-dessus de ses forces. Puisse le Ciel, pour lequel votre respect est si connu, vous inspirer les meilleures résolutions ! J’ajouterai seulement que depuis la révélation d’un secret qui a fait tant de ravages dans son charmant naturel, elle paroît beaucoup plus tranquille. Elle redoute néanmoins l’accueil dont elle se croit menacée à son retour. Elle me conjure de l’accompagner lorsqu’elle sera rappellée par vos ordres. Mon secours, dit-elle, lui sera nécessaire pour soutenir ses esprits. Elle parle d’entrer dans un Couvent. Elle juge qu’il lui est également impossible, & d’être jamais la femme d’un autre homme, & d’accorder son devoir avec une passion qu’elle ne peut surmonter.

Un mot de consolation de votre chere main, serviroit beaucoup, j’en suis sûre, Madame, à guérir son cœur blessé.

J’ai l’honneur d’être, &c.

Hortense Bemont.

La Marquise fit à cette Lettre une réponse où la reconnoissance maternelle éclatoit à chaque ligne. Elle y joignit un Billet pour sa Fille, rempli de la plus tendre affection, pour la presser non-seulement de revenir à Boulogne, mais d’engager son Amie à faire