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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/52

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Histoire

le voyage avec elle. Cet ordre étoit accompagné d’une promesse au nom de son Pere & de ses Freres, de lui faire le plus indulgent accueil, & d’une assurance qu’on entreprendroit l’impossible pour la rendre heureuse suivant son propre goût.

N. Accueil qu’on fit au Chevalier Grandisson lorsqu’il arriva de Vienne.

Je fus reçu avec de vifs témoignages d’estime & d’amitié par le Marquis même & par le Prélat. Aussi-tôt qu’ils m’eurent laissé libre, Jeronimo, qui gardoit encore la chambre, m’embrassa tendrement. Enfin, me dit-il, l’affaire que j’ai depuis si long-temps à cœur est heureusement décidée. Ô Chevalier ! votre bonheur est certain. Clémentine est à vous. Vous serez à Clémentine. C’est à présent que j’ai le plaisir d’embrasser mon Frere. Mais je vous arrête. Allez voir mon heureuse Sœur. Vous la trouverez avec ma Mere. Elles vous attendent. Accordez quelque chose à l’embarras d’une Fille si tendre. Elle n’aura pas la force de vous exprimer la moitié de ses sentimens.

Camille parut alors pour me conduire au Cabinet de la Marquise. En chemin elle me dit d’une voix basse : avec quelle joie nous revoyons le meilleur de tous les hommes ! Tant de bonté méritoit bien cette récompense.

Je trouvai la Marquise à sa toilette, richement parée, comme en cérémonie, mais sans ses femmes autour d’elle ; &