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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/56

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Histoire

envisager, à peine osois-je me flatter que ce fût à moi qu’il fût réservé. Elle répondit qu’elle m’en croyoit digne, que je connoissois toute l’estime dont sa Famille étoit remplie pour moi ; que celle de Clémentine n’avoit pas d’autre fondement que la vertu ; que c’étoit mon caractere qui faisoit mon bonheur ; que l’opinion du monde n’avoit pas laissé de leur causer quelqu’embarras, mais qu’ils s’étoient mis au-dessus de cette considération, & qu’ils ne doutoient pas que la générosité, autant que la reconnoissance, ne me fît faire aussi tout ce qui dépendoit de moi.

Le Marquis ne tarda point à paroître. Une profonde mélancolie étoit répandue dans tous ses traits. Cette chere Fille, dit-il en entrant, me communique une partie de son mal. Ce n’est pas toujours un bonheur, Chevalier, d’avoir des Enfans de la plus belle espérance. Mais n’en parlons plus. Clémentine est une excellente Fille. Dans les dispositions générales de la Providence, le mal des uns tourne à l’avantage des autres. L’Évêque de Nocera vous entretiendra des conditions.

J’ai fait entrevoir au Chevalier, interrompit la Marquise, ce que nous pensons à faire pour lui.

Comment votre Fille l’a-t-elle reçu, reprit-il ? Avec assez d’embarras, je m’imagine.

La Marquise lui dit qu’elle n’avoit osé